Sur Instagram, et sur les réseaux en général, nous ne montrons que le plus beau de nos séjours à l’étranger, les moments heureux, les rencontres avec des gens du monde entier, des paysages à couper le souffle, des plages paradisiaques à l’eau turquoise et au sable plus blanc que blanc. Dans un seul et même but, prouver aux autres, à nos abonné.e.s, notre bonheur ultime. Mais cette course effrénée aux photos les plus heureuses, les plus belles, les plus enviables, finit par nous donner l’impression qu’on est obligé.e.s de tout kiffer. Qu’on n’a surtout pas le droit de se plaindre en rentrant parce que, déjà, “on a eu de la chance de vivre ça“. Tout doit être rose. Toujours.
Et pourtant, après plusieurs mois passés à l’étranger, dans une autre vie, la réalité du retour n’est jamais facile. Mais on n’en parle pas. On sourit et on raconte sans se plaindre pour la énième fois, au bord des larmes, ce voyage qui a marqué notre vie et dont la nostalgie nous habite encore profondément, même des mois après le retour. C’est dur de dire à celleux qui nous envient, ou à nos proches ravi.e.s de nous retrouver, “je veux déjà repartir“.
Une réponse
Je m’identifie totalement à cet article. Je pense que s’exprimer la dessus c’est aussi dur car souvent, et c’est normal, on nous renvoie à quel point on a de la chance d’avoir cette expérience de voyage à l’étranger. En fonction de la génération et de la classe sociale ce n’est pas une étape normale mais un élément exceptionnel vu comme un choix, une opportunité qu’il faut savoir apprécier à sa juste valoir quitte à nous demander d’oublier que rien n’est idyllique dans la vie.