Sur la devanture, on peut lire les noms des plats traditionnels expliqués et accompagnés de photos illustratives. Pour être honnête, ce n’est pas ce qui nous met le plus en appétit, mais cette représentation s’avère très pratique pour des novices comme nous et Selva s’en sert de tableau didactique. Notre guide nous explique notamment que le concept d’entrée-plat-dessert n’existe pas en Inde, les entrées sont en réalité plutôt des « snacks » et certains plats présentés comme tels sont en réalité des petits-déjeuners. C’est donc une « francisation« complète que de voir catégorisés les mets ici en formules « entrées, plats et desserts« . En termes de saveur, l’intensité des goûts est allégée autant pour les épices que pour les piments. Il s’agit de plaire à un nouveau public. Nombreux.euses sont désormais les amateurs et amatrices, de plus en plus végétarien.ne.s, de cuisine indienne qui viennent faire un tour par ici et puis, les palais des deuxième et troisième générations ne sont plus habitués à des plats aussi relevés qu’à l’époque de leurs parents. Et enfin, tu l’as compris si tu as lu attentivement le titre de cet article, de nombreux plats indiens ont été arrangés pour être exportés dans le monde. Ils ne ressemblent alors plus vraiment à leurs origines traditionnelles mais restent aujourd’hui massivement considérés comme indiens. Mais non, le naan au fromage n’est pas indien. Le naan n’existe d’ailleurs pas à l’origine en Inde du Sud mais seulement au Nord, et encore, seulement dans sa version nature et ail. Et voilà, c’est cadeau, une anecdote de plus à sortir en soirée.
En parlant des différences entre cuisine du Nord et cuisine du Sud, quelques facts pour se repérer rapidement. Le Nord laisse émerger une influence musulmane dans ses mets, l’ensemble est donc en général plus doux, crémeux tandis que la cuisine du Sud sera plus aride, en général plus sèche et épicée. Et encore plus si l’on descend jusqu’au Sri-Lanka. Les deux régions se sont bien évidemment influencées mais ont chacune gardé leurs spécialités. Par exemple, le Biryani, un plat festif des voyageurs et marchands musulmans à base de riz, de viandes et d’épices, est la seule influence musulmane venue au sud qui ait réussi à réellement s’y implanter et qui est même devenue par la suite un met international.