1 juillet 2021

Un dimanche chez les Saint-Vincent

Écrit par Juliette Mantelet

  Le temps d’un allongé

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Il est 11h, on est dimanche. J’attends à la Porte d’Orléans le car qui m’emmènera aux fiançailles de Carla et Charles, dans le domaine de la famille Saint-Vincent, à une heure de Paris. Je suis la première au point de rendez-vous, habillée pour l’occasion, robe longue à fleurs, bijoux. J’ai hésité longuement devant le miroir. J’avais envie d’être à la hauteur de l’événement. D’autres invité.e.s me rejoignent, petit à petit. Je les repère vite dans leurs costumes et tenues de fête. Je sais que nous avons la même destination. Nous nous saluons du regard, nous guettons au loin l’arrivée de notre bus. Un homme se presse et s’exclame, soulagé : “Ouf, un peu plus et on était en retard aux fiançailles !”. Un autre tient un paquet à bout de bras, sûrement un cadeau pour les futurs mariés. D’autres se réjouissent du beau temps et du soleil qui perce ce jour-là. Vous devez sûrement vous demander pourquoi je vous raconte cette histoire. Et ce que ça peut bien vous faire que je me sois rendue à des fiançailles, il y a quelques semaines. Et si je vous disais que la scène que je viens de vous décrire n’est pas du tout celle que vous croyez ? Que ces invité.e.s sont en fait les spectateur.rice.s d’une pièce qui a déjà commencé ? Cette pièce, c’est Dernières Fiançailles, du collectif de théâtre immersif Crumble Production. Plus qu’une pièce, c’est en fait une véritable expérience, entre Cluedo, Escape Game, théâtre, Murder Party, improvisation et fiançailles que nous nous apprêtons à vivre. Et comme je viens de tenter de le faire dans ces quelques lignes, l’objectif même du théâtre immersif, est de vous faire perdre des yeux la frontière entre réel et fiction. Suivez-moi, je vous explique.

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portraits_famille_cadres

Mais alors c’est quoi le théâtre immersif ? 

 

C’est tout simplement une forme de théâtre qui vise à supprimer la frontière traditionnelle établie entre le public et la scène, appelée « quatrième mur ». Les spectateur.rice.s font partie intégrante de l’histoire, ils.elles deviennent acteur.rice.s de la pièce. Dans le théâtre immersif, le public n’est pas simplement assis confortablement dans une salle, il déambule parmi les acteur.rice.s, se balade, interagit avec la troupe.

 

« Dans le théâtre classique, le comédien est sur scène et se met à nu, parfois littéralement, il va s’exposer à un public qui lui est dans une salle noire, qu’il ne voit quasiment pas. Alors que tout le monde voit le comédien. Le comédien sort de sa zone de confort violemment, pendant que le spectateur est confortablement assis dans son fauteuil. Dans le théâtre immersif, c’est l’inverse qui se produit. Les comédien.ne.s sont chez eux.elles, dans leur univers, et c’est le spectateur qui est l’intrus, un peu mis à nu dans cet univers où il ne sait pas trop où se mettre et où il n’a pas l’habitude d’être » – Juliette Colin, metteuse en scène de Dernières Fiançailles.

 

Les pièces de théâtre immersives prennent place dans des espaces qui jouent un vrai rôle dans l’expérience, qui nous plongent dans d’autres atmosphères. Dans Sleep No More, pièce immersive la plus célèbre, de la compagnie anglaise Punchdrunk, jouée à New York, le public déambule dans un hôtel de cinq étages dans les années 30. Dans Close, à Paris, les décors sont ceux d’un cabaret en 1918. On voyage, on s’aventure, on découvre un ailleurs pendant quelques heures, on perd la notion du temps.

 

 

Le théâtre immersif peut prendre des formes variées, comme me l’explique Juliette Colin. « Le théâtre immersif, ça veut tout et rien dire. Certain.e.s pensent que c’est nouveau, mais des formes de théâtre comme ça ont déjà existé, notamment à l’époque de Shakespeare. » On a toujours cherché à intégrer le public, à être participatif. Le théâtre immersif peut être déambulatoire, de promenade. Le.la spectateur.rice parcourt alors de grands espaces, sans entrer en contact avec les acteur.rice.s. Si au contraire on interagit avec la troupe, il s’agit alors d’un théâtre immersif interactif. Dernières Fiançailles mêle les deux approches.

 

La base du théâtre immersif, commune à toutes ces formes, c’est surtout « d’éveiller les cinq sens« , me raconte la créatrice. L’odorat, l’ouïe, la vue, le toucher, le goût sont vivement sollicités. Pendant plusieurs heures, il faut vivre une expérience à travers ses émotions, ses ressentis. Se laisser prendre au jeu. Accepter avec délectation de ne plus très bien savoir ce qui relève de la réalité, ou de la fiction.

Et c’est exactement ce qui s’est passé pour moi avec Dernières Fiançailles.

Edgar_majordome_château
Violette_domestique_maquillage_femme

Un dimanche au château

 

Le rendez-vous pour partir au château où se déroule la pièce, à une heure de Paris, est donné à 11h. Mais l’immersion a déjà commencé pour moi depuis un moment. Dès le matin, en choisissant ma tenue, je ne sais plus très bien distinguer la vraie vie du théâtre. Je me surprends à regarder le ciel, soucieuse d’avoir beau temps pour ces fiançailles, presque inquiète pour mes hôtes. Soulagée de voir un franc ciel bleu et un grand soleil pour ce jour important. Je passe et repasse devant mon armoire, me demandant bien ce que je vais pouvoir mettre. C’est bien la première fois que je réfléchis autant à ma tenue pour aller au théâtre. Mais est-ce vraiment du théâtre auquel je vais assister aujourd’hui ? 

 

À 11h, un bus nous embarque vers une destination tenue secrète. J’ai l’impression de partir en colo. Tout le monde a l’air très excité, les gens s’interpellent, discutent. Une enveloppe à mon nom, un peu mystérieuse, m’est remise pendant le trajet. Dans le bus, des enregistrements sont diffusés, dans lesquels les personnages de la pièce s’adressent à nous, ils se présentent à tour de rôle. Puis nous avons accès à des messages vocaux que ces derniers se sont laissés, quelques heures avant de nous accueillir. On comprend vite qu’il y a de l’embrouille dans l’air. Madame Albertine, la mère, n’a pas l’air d’aimer beaucoup sa belle-fille, Carla. Le fils, Charles, semble entretenir une liaison avec la domestique, Mademoiselle Violette… Edgar, le majordome, est très à cheval sur les règles. Il nous les énonce en incluant subtilement celles liées au Covid. Et la frontière se fait de plus en plus floue. Il y a aussi Lucien, le frère, Joséphine, la petite sœur. Le temps file, on se concentre pour bien tout écouter, tout retenir, tant et si bien que nous voilà déjà devant le château. Digne d’un conte de fées, posé sur sa pelouse verte fraîchement tondue. Et la magie opère.

 

Nous descendons et nous sommes accueilli.e.s par les cris et les exclamations de nos hôtes. Nous venons de quitter leurs voix, les voilà en chair et en os. Plus d’acteurs et d’actrices, bonjour la famille Saint-Vincent. J’avance, un peu médusée par leur aisance, leur facilité à improviser, rebondir, s’approprier leur personnage. Albertine, la mère de famille, personnage au fort caractère, avec collier de perles et fourrure, jouée par Priscille Dargnies, se dirige vers moi, me prend dans ses bras sans hésiter, et me demande tout naturellement si je suis une invitée de son fils ou de Carla. Je me prends au jeu, et réponds que je viens pour Carla. Elle m’adresse alors un regard de mépris et m’abandonne à mon sort. Edgar, joué par Toni Avenard, nous accueille avec une froideur superbe, il est imperturbable et mène son monde à la baguette, sans laisser aucune émotion le traverser. C’est impressionnant de l’observer jouer de si près, en totale maîtrise. Il prend soin de nous débarrasser de nos téléphones portables, que nous laissons aux vestiaires le temps de l’expérience. Le cocktail commence, Albertine tire les cartes aux invité.e.s, Charles est nerveux avant son discours. Edgar, très fier, emmène un petit groupe faire un tour du château et des tableaux de famille qui le décorent. Le public n’a de cesse de féliciter les jeunes fiancés. Je repère celleux qui sont très à l’aise, qui ont du répondant, et les plus timides qui restent près des murs. Comme nous l’explique Priscille, dans cette première partie, le public « fait la pièce ». « En fonction de comment est le public, la pièce va complètement changer ». « Oui c’est perturbant, oui il y a toujours de petits imprévus, mais c’est aussi ce côté imprévu, le fait que la pièce ne soit jamais la même d’une représentation à l’autre qui garantit qu’on ne jouera jamais de manière automatique », ajoute-t-elle.

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Ensuite, tout s’accélère. Charles commence son discours, un coup de téléphone l’interrompt, un drame surgit. Les voilà tous et toutes coupables, nous voilà chargé.e.s de mener l’enquête, de démêler la vérité. Nous prenons part à un Cluedo géant. Nous remontons le temps, caché.e.s derrière des masques pour passer inaperçu.e.s, évoluer comme des fantômes au milieu des acteur.rice.s, sans interagir avec elles et eux. Nos cinq sens se mettent en ébullition. Chacun.e peut alors vivre le reste de la pièce de manière unique. Partir à la chasse aux indices, au milieu des poupées de Joséphine ou des potions d’Albertine, chercher le moindre élément susceptible d’éclairer l’affaire dans le décor, fourmillant de détails, se balader dans les différentes pièces pour découvrir le château, immense, emboîter le pas aux acteur.rice.s pour ne louper aucune scène. Dans le bus, un message nous a bien précisé de suivre les personnages, « ce sont eux qui détiennent la vérité. » Je décide de suivre Carla, la fiancée. Qui semble en colère contre Charles. Elle entre en tornade dans sa chambre, se met à se déshabiller, sans un regard pour le public, pourtant nombreux, une vraie prouesse à mes yeux de néophyte. On se regarde, presque gêné.e.s, doit-on rester, sortir poliment ? Plus tard, une dispute éclate entre Carla et Charles, plus vraie que nature. C’est un moment de théâtre qui me restera longtemps en tête. L’énervement a l’air si réel. Et c’est fantastique de voir les acteur.rice.s s’emporter, à quelques centimètres à peine de là où je me tiens. De voir si clairement la fureur traverser leurs visages, la haine enflammer leurs yeux. De partager des scènes si intimes. « Oh là là que d’émotions », me glisse une spectatrice. Pour la troupe, impossible de tricher. On ne peut rien cacher à moins d’un mètre de son public. C’est d’ailleurs ce que Toni préfère, « être vachement proche du spectateur ». « On voit directement l’expression des gens, qui sont toujours hyper surpris. Je trouve ça très beau. »

 

Pour les acteur.rice.s, c’est une autre façon de jouer. « Il n’y a pas de coulisses, donc tu es tout le temps dans le jeu, tu restes tout le temps dans ton personnage », décrit Priscille, qui me confie garder parfois les réflexes d’Albertine après la représentation et prendre plaisir à replonger dans son personnage quand ils.elles sont en soirée ensemble. Dernières Fiançailles, c’est aussi beaucoup d’impro. Une pièce écrite au fur et à mesure, dont les dialogues se construisent à force de répéter, de jouer. Il faut être attentif.ve au public, plonger pour Pauline dans « une gymnastique d’improvisation incroyable, jouer avec les accidents ». Une pièce basée, aussi, sur l’entente de la troupe, devenue à force d’évoluer ensemble dans un pareil cadre une vraie bande de potes. Et c’est aussi et surtout des personnages maîtrisés à merveille. Une histoire familiale commune qui s’est nouée lors de résidences, en répétant et en jouant des scènes qui se seraient passé entre les personnages il y a dix ou quinze ans, en imaginant le jour où tel personnage a une engueulade avec un autre, en constituant une petite fiche sur chaque personnage, avec son plat, sa boisson, sa tenue, sa musique préféré.e.s, « des choses qui ne sont pas forcément dans la pièce mais qui vont les aider à s’approprier les personnages et à les leur faire connaître sur le bout des doigts », explique la metteuse en scène, qui se voit plutôt comme une cheffe d’orchestre, et pas la créatrice unique de la pièce. Ici, le texte passe au second plan, supplanté par les émotions créées par la proximité et les liens noués entre les acteur.rice.s et les spectateur.rice.s.

Carla_Lit_femme_allongée
Joséphine_petite_fille_poupées
Charles_homme_fenêtre_dos

Pendant l’heure qui suit, jusqu’au dénouement et à la révélation finale, chacun.e se retrouve face à lui-même, dans les choix qu’il.elle va prendre. « Je pense que tu apprends sur toi quand tu assistes à quelque chose comme ça. Tu te demandes si tu vas suivre la masse, partir à l’aventure, oser lâcher la main de ton copain ou de ta copine », décrit Pauline Prévost, qui incarne avec sa présence incroyable la petite Joséphine. C’est aussi pour ce face à face avec soi-même que Juliette Colin a voulu se lancer dans l’immersif, c’est ce qu’elle avait tant aimé dans Sleep No More. « Savoir que je n’étais pas obligée de faire l’expérience avec mon mec, me dire que là j’avais envie d’aller à droite et y aller. Suivre ma créativité. »

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Une pièce sans fin

 

Mais forcément, s’il y a choix, il y a manque. Dans le théâtre immersif, il faut accepter qu’il y ait toujours une scène, un indice qu’on va louper. C’est un théâtre où l’on peut revenir, sans jamais vivre deux fois la même représentation. « C’est une forme de théâtre où il y a des choses qui se passent en simultané, dans plusieurs endroits, comme dans la vraie vie finalement, et il faut accepter qu’on ne verra pas tout, qu’on ne saura pas tout, qu’on ne pourra pas tout comprendre tout seul », explique très bien Priscille.

 

La seule façon de dépasser alors ce Fomo, c’est d’aller vers l’autre. De discuter avec les spectateur.rice.s, d’échanger à la fin de l’expérience sur nos vécus respectifs. Et ça tombe bien, dans Dernières Fiançailles, la pièce se prolonge par un dîner ou un brunch, au cœur du domaine. Repas où les acteur.rice.s se joignent à nous, où l’on échange librement avec eux.elles. Je m’assois à une table, un couple me raconte les scènes de Joséphine, que j’ai finalement peu suivie pendant la pièce, trop occupée à fouiller pour trouver des indices. Je leur décris, exaltée, la scène de dispute à laquelle j’ai assisté. Et pendant tout le trajet de retour, nous n’aurons de cesse de raconter pour combler les manques. De nous confier tout ce qu’on a vu, écouté, entendu, compris, observé. Objectif 100% réussi pour Juliette qui a voulu monter une pièce immersive pour « le partage qui se crée après l’expérience ». « Je garde un souvenir très fort de Sleep No More parce que c’était la première fois où j’étais actrice de mon propre parcours dans une pièce. À la fin on s’est tous retrouvé.e.s, avec mon mec, son pote et pendant deux heures on a parlé de ce qu’on avait vu. On a partagé notre expérience. Et j’ai voulu faire vivre à d’autres cette expérience qui m’a transcendée en tant que spectatrice ».

 

Elle décrit Dernières Fiançailles comme une pièce sans début et sans fin. Ce que la compagnie Punchdrunk appelle « la notion de continuité« . « Il y a toujours un peu cette continuité, cet état de flottement où un truc en enchaîne un autre, qui s’enchaîne, qui repart en boucle. » On ne sait pas vraiment quand ça commence. Finalement, est-ce que la pièce a débuté au moment d’arriver au château ou dès le matin quand j’ai choisi ma tenue ? Ce qui est sûr en tout cas, c’est qu’elle ne se termine pas au moment de quitter les acteur.rice.s, car pour moi c’était déjà il y a presque un mois, et pourtant j’en parle encore et encore.

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L’immersif, arme contre le Fomo 

 

Le théâtre immersif est pour moi un théâtre très actuel. Qui permet d’une certaine manière de vaincre le Fomo, cette peur de manquer quelque chose, caractéristique du XXIe siècle, et de notre monde de réseaux, de zapping. Car bien sûr, on ne pourra pas assister à tout. Mais justement, le théâtre immersif nous force à accepter de faire des choix, et à apprendre sur nous-mêmes par ces choix, à accepter de manquer. Une scène, un moment, un indice. De ne pas pouvoir être partout. Mais aussi de couper avec le monde extérieur. Pour être pleinement dans le présent, physiquement, mentalement. Les téléphones, laissés à l’entrée, sont vite oubliés. Plus de notifications qui viennent sans cesse nous distraire et nous replonger dans nos soucis quotidiens, plus la possibilié de faire des stories pour se souvenir plutôt que de vivre. Pour Pauline, le théâtre immersif possède un lien fort à l’éphémère. « Regarde ce qui est en train de se passer ici, garde le pour toi et personne d’autre. Tu n’as pas besoin que ça soit tout de suite sur tes réseaux. Et surtout toi, il faut que tu sois vraiment connecté avec toi-même à ce moment-là, plongé dans l’expérience. Donc forcément déconnecté de l’extérieur pour vraiment vivre pleinement tes émotions, ce que tu vas rencontrer. »

 

On se concentre sur une seule chose, l’enquête, la pièce. On est présent.e au lieu superbe qui nous entoure. On ne sait plus l’heure qu’il est, ni depuis combien de temps on est là. Et même pendant le brunch d’après pièce, personne ne ressort son portable, nous sommes trop occupé.e.s à échanger. Et c’est là, déconnecté.e.s de nos réalités, loin de nos écrans, que nous sommes plus à même de rencontrer du monde, de nous ouvrir à l’Autre. Juliette confirme, à chaque représentation, des liens se tissent entre les spectateur.rice.s. « C’est un peu une sorte de repos, de digital detox, où pendant deux heures, tu n’as pas ton téléphone et tu vis une expérience. En plus, il y a très peu de technologie dans la pièce, c’est vraiment du spectacle vivant, on se rapproche des comédiens, du public ». Elle ajoute, « dans la pièce le temps s’arrête, mais le temps s’arrête aussi pour toi. Cela crée un moment propice à l’éveil, la créativité. Tu vas aller explorer. Finalement dans la vie, on n’a pas trop l’occasion de faire cet exercice-là. On est tellement submergé.e.s par les infos, que notre concentration est nulle. »

C’est le retour en enfance, ce temps pas si lointain où l’on n’avait peur de rien, ni d’entamer la discussion avec des inconnu.e.s, ni de partir à l’aventure. Ce temps où l’on jouait avec le Colonel Moutarde, où l’on prenait des bus pour l’ailleurs, où un rien devenait jeu, où l’on donnait notre avis sur tout. Si le Fomo vous prend un peu trop souvent, si vous avez peur de vieillir et de perdre cette innocence ou bien l’impression de ne pas avoir joué depuis trop longtemps… Le remède a un nom, Dernières Fiançailles.

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Écrit par

Juliette Mantelet

Photos par

Crumble Production

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